L’AES renforce sa coopĂ©ration militaire Ă  Ouagadougou

Du 8 au 11 avril 2025, des experts militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger se sont rĂ©unis Ă  Ouagadougou pour renforcer la coopĂ©ration sĂ©curitaire au sein de la ConfĂ©dĂ©ration des États du Sahel (AES). 

Alors que les opĂ©rations militaires coordonnĂ©es de la ConfĂ©dĂ©ration des États du Sahel (AES) s’intensifient sur le terrain, des experts militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger se sont rĂ©unis Ă  Ouagadougou du 8 au 11 avril pour poser les jalons de la force conjointe de la ConfĂ©dĂ©ration. Une Ă©tape majeure dans la construction d’une rĂ©ponse sahĂ©lienne autonome face aux menaces sĂ©curitaires.

Selon l’État-major gĂ©nĂ©ral des armĂ©es du Burkina Faso, les discussions ont portĂ© sur l’évaluation des opĂ©rations en cours et sur les modalitĂ©s pratiques de mise en Ɠuvre du pilier DĂ©fense et SĂ©curitĂ© de l’AES, conformĂ©ment Ă  la vision commune des chefs d’État.

Cette rencontre intervient alors que les trois pays en transition aprĂšs des coups d’Etat, ont rompu avec la CĂ©dĂ©ao et quittĂ© le G5 Sahel pour affirmer leur souverainetĂ© en matiĂšre de sĂ©curitĂ©.

Quelques jours avant cette rĂ©union, l’État-major gĂ©nĂ©ral des forces armĂ©es maliennes (FAMa) annonçait plusieurs opĂ©rations dans le nord du Mali. Le 28 mars 2025, les forces de l’AES ont ainsi interceptĂ© un vĂ©hicule suspect Ă  Djidara, dans la rĂ©gion de Gao (nord), avec Ă  son bord deux prĂ©sumĂ©s terroristes. Le 29 mars, des frappes aĂ©riennes ont Ă©tĂ© menĂ©es Ă  Hourara et Fitilli, dans la mĂȘme rĂ©gion, contre des groupes armĂ©s transfrontaliers, dans le cadre d’opĂ©rations coordonnĂ©es de la confĂ©dĂ©ration.

Ces actions sont censĂ©es illustrer la montĂ©e en puissance de la coopĂ©ration militaire au sein de l’AES, appuyĂ©e par l’utilisation croissante de drones armĂ©s turcs, dĂ©ployĂ©s par les trois armĂ©es pour la surveillance et les frappes ciblĂ©es.

Cette dynamique s’inscrit dans la droite ligne des annonces faites en janvier dernier par le ministre nigĂ©rien de la DĂ©fense, le GĂ©nĂ©ral Salifou Mody, qui avait confirmĂ© la crĂ©ation d’une force militaire unifiĂ©e de 5 000 hommes. Dans un entretien accordĂ© à TĂ©lĂ© Sahel, il avait prĂ©cisĂ© que cette force disposerait de moyens propres – aĂ©riens, terrestres et de renseignement – et serait rapidement opĂ©rationnelle. « C’est une question de semaines pour que cette force-lĂ  soit visible sur le terrain », avait dĂ©clarĂ© le ministre.

La rĂ©union de Ouagadougou semble s’incrire dans la consolidation de cette volontĂ© politique de bĂątir une architecture sĂ©curitaire sahĂ©lienne indĂ©pendante et coordonnĂ©e, face Ă  des menaces transnationales persistantes.

Cette rencontre se dĂ©roule dans un contexte de tensions croissantes entre le Mali et l’AlgĂ©rie, aprĂšs la destruction d’un drone malien par la dĂ©fense aĂ©rienne algĂ©rienne et la fermeture des espaces aĂ©riens entre les deux pays. En soutien Ă  Bamako, Ouagadougou et Niamey ont rappelĂ© leurs ambassadeurs Ă  Alger.

HO/ac/Sf/APA

Sources: www.fr.apanews.net